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AFP a écrit :La Société nationale Corse-Méditerranée, paralysée depuis 13 jours par une grève du Syndicat des travailleurs corses (STC, nationaliste) demandant notamment un "rééquilibrage" des emplois en faveur des Corses, emploie 800 insulaires sur 2.400 salariés, selon la direction.
Avec une flotte de 11 navires (deux navires à grande vitesse, cinq cruise ferries et quatre cargos mixtes), la SNCM a transporté en 2003 1,5 million de passagers, dont 1,264 vers la Corse. Elle estime à 56 M EUR le montant des retombées de son activité et à 860 le nombre des emplois indirects créés dans l'île.
Depuis le début de l'année, le trafic vers l'île de Beauté a toutefois baissé de 20% (grève du STC en février, concurrence de destinations plus lointaines...).
Pendant 25 ans, la SNCM a détenu, avec sa partenaire, la Compagnie méridionale de navigation (CMN), le monopole des importantes subventions publiques à la desserte maritime de la Corse jusqu'à ce que Bruxelles exige, en 1992, une libéralisation du système.
A partir de 2002, ces subventions octroyées par la Collectivité territoriale de Corse pour assurer la continuité du service public (compensation des surcoûts liés à l'insularité) ont été réservées aux seules lignes Marseille/Corse, desservies par la SNCM et la CMN, les autres lignes entre l'île et le continent bénéficiant d'une aide dite sociale versée aux compagnies pour certains passagers (de l'ordre de 15 € par personne).
En 2003, cette subvention s'est élevée à 67,1 M EUR, en baisse de 5 M EUR par rapport à l'année précédente, somme à laquelle s'ajoutent 5 M EUR au titre de l'aide sociale. Parallèlement, la SNCM, dont le chiffre d'affaires s'est élevé à environ 286 M EUR, a été recapitalisée par l'Etat à hauteur de 66 M EUR, en contrepartie d'un projet industriel assorti d'un volet social prévoyant la suppression de 300 emplois. Ce volet social avait été accepté par l'ensemble des syndicats, sauf le STC.
Pour tenter de compenser le manque à gagner sur la Corse, la SNCM a intensifié la diversification de son trafic à destination du Maghreb (Algérie et Tunisie) dont la part n'a cessé de croître, passant de 13% en 2001 à 19% en 2003. Elle a également investi dans les croisières (4.600 clients sur 12 croisières en 2003) et le tourisme d'affaires (2.000 clients en 2003).