La sélection corse relancée par Tollinchi!

Per parlà di i ghjòvani di u Sporting, mà dinù di l'altre squadre Corse, di ballò ò d'altri sporti...
cuscenza
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Message da cuscenza »

C'est pas moi qui ai parlé des cours socio politiques. Tu a du confondre avec quelqu un d autre et mélangé les posts.

Sinon, pour en revenir à la sélection corse, je ne vois pas pourquoi le SCB, l'ACA ou le Gaz ne jouerait pas le jeu si les dates sont bine choisies... et en accord avec eux.

Maintenant c'est sur que vu les gabarits qu il y a actuellement au Sporting et leur politique de recrutement et de formation au niveau des jeunes corses, ca fait peur -:db-
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Corsica
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Message da Corsica »

cuscenza a écrit :quand à la comparaison avec martinelli, y en a qui devraient prendre des cours de socio politique avant de débiter de telles enormites hein ghju.
celui-là, c'est ton premier post dans ce topic et les modérateurs sont passés derrière pour le dégager. dommage.
Sinon, pour en revenir à la sélection corse, je ne vois pas pourquoi le SCB, l'ACA ou le Gaz ne jouerait pas le jeu si les dates sont bine choisies... et en accord avec eux.
Vrai, il suffit de voir les conflits entre les sélections et les clubs pour penser que ça coulera de source.
Mettite capate, schjaffe, pattone o calci, cume vulete... ma ghjucate, pè piacè.
CI VOLE A MUGHJÀ' E MINA' PÈ' U SPORTING !!
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Ghjuvanni
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Message da Ghjuvanni »

Corsica a écrit :
cuscenza a écrit :quand à la comparaison avec martinelli, y en a qui devraient prendre des cours de socio politique avant de débiter de telles enormites hein ghju.
celui-là, c'est ton premier post dans ce topic et les modérateurs sont passés derrière pour le dégager. dommage.
Qu'est-ce que tu racontes ? C'est "dany wilde" qui a posté ça...
"Je ne crois pas que nous soyons proches parents mais si vous êtes capables de trembler d'indignation chaque fois que se commet une injustice dans le monde, nous sommes des camarades, ce qui est le plus important."
Ernesto "Che" Guevara
cuscenza
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Message da cuscenza »

Corsica a écrit :
cuscenza a écrit :quand à la comparaison avec martinelli, y en a qui devraient prendre des cours de socio politique avant de débiter de telles enormites hein ghju.
celui-là, c'est ton premier post dans ce topic et les modérateurs sont passés derrière pour le dégager. dommage.

NON NON ce n'est pas moi qui ai dit ca. Dommage.

Quand je dis quelquechose j ai pour habitude de l'assumer.

Mais bon le débat n'est pas là. Même si entre Tollinchi et Martinelli, je vois pas trop le rapport.
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CALA LONGA
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Message da CALA LONGA »

Gerome a écrit :
CALA LONGA a écrit : comment développer la langue sans intervention "étatique" au niveau local ?
je ne pense pas que faire des programmes télé, livres en langue Corse soit le choix du secteur privé car le choix du Français est plus rentable car il a un nombre de consommateurs potentiel plus élevé.
S'il y a une demande, le privé s'y osera.

Ensuite pour qu'il y ait demande, il est préférable que les gens prennent conscience par eux mêmes de ce qui est dans leur intérêt (après tout ils sont ni plus ni moins demeurés que les idéologues de tous bords qui expliquent qu'il faut enseigner ou ne pas enseigner la langue corse ou utiliser la langue dans le cadre de la formation scolaire).
Je sais pas, mais si demain mes gosses doivent aller à l'école et que j'ai le choix entre une école bilingue et une école uniquement francophone, le choix est vite fait. Même si d'autre paramètres entrent en compte. Le problème c'est que l'interventionnisme en la matière ne laisse jamais le choix.
comment protéger l'intérêt général ?
je ne pense pas que les hôpitaux ruraux, postes seront maintenus par des partenariat public privé, car idem ce n'est pas rentable en milieu rural...
Le problème c'est qu'aujourd'hui, c'est au nom de l'intérêt général que l'état supprime les administrations dans les villages... Et que demain il supprimera les centres de soins.
En voulant sacrifier l'intérêt particulier sur l'autel de l'intérêt général, je crois qu'on a beaucoup oeuvré à la désertification des villages, à la fin de l'initiative locale etc..
idem pour la dérégulation qui laisse le champ libre à la spéculation ect ect....
Dans les pays libéraux (ou tout ne vas pas pour le mieux bien entendu), les parcs régionaux, nationaux et fédéraux sont privatisés, leur gestion est moins coûteuse et la sanctuarisation bien plus efficace (tout simplement parce que les possibilités de magouilles et les abus sont moins faciles).
c'est mon dernier post sur ce sujet pour éviter que ça parte trop HS
mais si les services publics sont supprimés c'est bien pour cause de rentabilté financière, rien d'autre.
les parc naturels privatisés ? peut être... mais ce n'est plus du libéralisme déja alors puisqu'il y a une protection légale...
il n'y a qu'a voir l'exemple de l'incinérateur que voulait Véolia en Corse
"Comu pude pinsà, suttu a u celi nivulosu, si schjarisciara l’avvena
Comu pude nigà, chi ssa ghjenti d’altro, un n’imparani manca’u corsu
Venini pà campa qui, pa u soli e a u mari, he vincia qualchi solda,
Di a noscia cultura, iddi un ‘hani a goda..." (I Surghenti / U casamentu)
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ghjattuvolpa
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Message da ghjattuvolpa »

On pourrait largement transféré ce topic en sezzio Pulitca(hella). Mais bon. Prenons aussi en exemple l'équipe d'ALgérie qui s'est créé avant 62 et qui a fait une tournée mondiale (article dans l'Huma dimanche, nous je suis pas coco, je suis nation de gauche mais pas coco).

Quant au fait qu'on tape derrière son écran et qu'on fait rien ailleurs, je ferais gentiment remarquer que certians ici ont un engagement politique marqué et remarqué et qu'ils n'hésitent pas à afficher leur nom réel.
Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s'augmenta d'environ trois mille âmes.42 Ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières.43 La crainte s'emparait de chacun, et il se faisait beaucoup de prodiges et de miracles par les apôtres.44 Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun.45 Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun.46 Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de c�ur,47 louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l'Eglise ceux qui étaient sauvés.

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Gerome
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Message da Gerome »

CALA LONGA a écrit : c'est mon dernier post sur ce sujet pour éviter que ça parte trop HS
mais si les services publics sont supprimés c'est bien pour cause de rentabilté financière, rien d'autre.
les parc naturels privatisés ? peut être... mais ce n'est plus du libéralisme déja alors puisqu'il y a une protection légale...
il n'y a qu'a voir l'exemple de l'incinérateur que voulait Véolia en Corse
La pensée libérale considère que la protection légale est l'un des piliers du système de confiance et de responsabilité des individus.
(Et désolé aussi de faire virer le fil vers du HS)
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CALA LONGA
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Message da CALA LONGA »

ah?

je croyais que le libéralisme économique résidait en la confiance en l'économie de marché, et à l'utopie de la "concurrence pure et parfaite" ce qui signifie une dé régularisation maximum....

(désolé pour le HS les amis :D )
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ghjattuvolpa
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Message da ghjattuvolpa »

La pensée libérale considère que la mission de l'état est purement régalienne : rendre la justice, faire la guerre, protéger les biens et le droit de propriété, protéger les droits civiques et civils des personnes, vérifier l'application des bonnes pratiques dans les transactions commerciales et contrôler l'honnêteté des acteurs économiques. Pour financer tout ça lever l'impôt le plus faible possible, si possible pas assujeti sur le revenu.
Pas de droit du travail, pas de code de l'environnement etc... Il n'existe pas d'intérêt collectif et chque individu négocie librement de gré à gré avec ses partenaires les conditions de ses engagements contractuels.
Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s'augmenta d'environ trois mille âmes.42 Ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières.43 La crainte s'emparait de chacun, et il se faisait beaucoup de prodiges et de miracles par les apôtres.44 Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun.45 Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun.46 Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de c�ur,47 louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l'Eglise ceux qui étaient sauvés.

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Gerome
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Message da Gerome »

ghjattuvolpa a écrit :La pensée libérale considère que la mission de l'état est purement régalienne : rendre la justice, faire la guerre, protéger les biens et le droit de propriété, protéger les droits civiques et civils des personnes, vérifier l'application des bonnes pratiques dans les transactions commerciales et contrôler l'honnêteté des acteurs économiques. Pour financer tout ça lever l'impôt le plus faible possible, si possible pas assujeti sur le revenu.
Pas de droit du travail, pas de code de l'environnement etc... Il n'existe pas d'intérêt collectif et chque individu négocie librement de gré à gré avec ses partenaires les conditions de ses engagements contractuels.
Disons plus exactement que l'intérêt collectif ne se substitue pas à l'intérêt individuel (et pas seulement l'intérêt économique).
Sur le droit du travail, bien entendu qu'il est respecté (et même très respecté) par la pensée libérale, puisque le contrat de travail doit être respecté (aussi bien pour l'employé que pour l'employeur) devant la justice si besoin est. Seulement il est l'un des domaines du "droit", pas un concept abstrait.
Pour l'environnement, les acteurs peuvent trouver assez de bonnes raisons de préserver leur environnement sans avoir sans cesse besoin de demander à l'état de le faire.
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CALA LONGA
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Message da CALA LONGA »

j'ai vraiment du mal à comprendre ton raisonnement..

l'intérêt collectif c'est justement l'intérêt de chacun, alors que l'intérêt individuel est par définition égoïste et doit être rentable à court terme.
ça me semble logique -:da-
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Message da Gerome »

CALA LONGA a écrit :j'ai vraiment du mal à comprendre ton raisonnement..

l'intérêt collectif c'est justement l'intérêt de chacun, alors que l'intérêt individuel est par définition égoïste et doit être rentable à court terme.
ça me semble logique -:da-
Ben mon intérêt personnel n'est pas forcément le même que celui de "la majorité des gens". Et je ne vois pas pourquoi on devrait nuire à mes libertés individuelles au nom de l'intérêt collectif... Sachant que dans ma vie, je cherche plus mon intérêt à long terme qu'à court terme.
Pourquoi un patron de bar (qui a acheté ses murs, ou qui paye un loyer c'est pareil) devrait interdire à ses clients (qui sont libres de venir ou pas) de fumer dans son café, surtout que si comme on le prétend, les non-fumeurs veulent aller dans les cafés sans fumée il existe un marché pour des bars non-fumeurs et donc pas besoin de lois pour ça ? Pourquoi je n'aurai pas le droit de détenir une ou plusieurs armes pour protéger ma propriété privée, à partir du moment où mes intentions ne sont pas mauvaises (pour ceux qui ont de mauvaises intentions, il y a la justice).
Ensuite la nature humaine est comme elle est, il y a des égoïstes (il y en a toujours eu et il y en aura toujours) et il y a des altruistes, ça n'est pas un nombre sans cesse croissant de lois qui change les gens.
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ghjattuvolpa
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Message da ghjattuvolpa »

C'est fou ce raisonnement. EN fait il est complètement dépassé en théorie économique et par l'expérience, mais on nous le ressort à tous les coups. Non il n'y a pas de main invisible, non le libre jeu du marché ne tend pas à assurer l'optimum économique, non la théorie du contrat n'explique pas tout....
EN fait la théorie des jeux et l'économie indistrielle explique la nécessité d'une autorité supérieure pour assurer l'optimum. De plus les progrès de la systémique et de la théorie des catastrophes montrent l'importance des équilibres et des sous-équilibres en conditions médiocres (les climax dégradés en sorte), des poitns singuliers dans les trajectoires d'évolution des systèmes. La différence c'est qu'on montre aussi en économie concernant le droit du travail que le contrat négocié de gré à gré individuellement entre employeurs et employés sont toujours moins favorables à l'employé que les contrats collectifs car il y a asymétrie des parties. Je t'invite à te reporter aux travaux portant sur les relations agent-principal. Je t'invite aussi à lire les travaux de Torre en économie industrielle et de Sylvander en méso-économie.
Maintenant on peut aussi placer le débat en terme idéologique, car le libéralisme est avant tout une idéologie issu de la révolution française et des penseurs anglais et américains du 19ème siècle.
Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s'augmenta d'environ trois mille âmes.42 Ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières.43 La crainte s'emparait de chacun, et il se faisait beaucoup de prodiges et de miracles par les apôtres.44 Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun.45 Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun.46 Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de c�ur,47 louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l'Eglise ceux qui étaient sauvés.

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Gerome
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Message da Gerome »

Pour recadrer un peu retour sur "l'histoire" de la sélection:

(L'article a peut-être déjà été posté, si c'est le cas désolé)
CORSE : LES LIMITES DU FOOTBALL IDENTITAIRE
Didier Rey
chargé de cours à l'IUFM de Corte.

On a réussi, il y a près de quinze ans, à mettre en place à Tahiti une sélection officielle de football ; de même pour la très récente sélection calédonienne appelée à disputer bientôt des compétitions officielles. Ce qui démontre, si besoin était, l'importance que des territoires non indépendants accordent toujours à une représentation et une affirmation spectaculaire de leur identité [1], occupant par là une position originale dans la géopolitique du football. On peut d'ailleurs citer aisément les équivalents sous d'autres cieux – et parfois depuis bien plus longtemps – de l'Écosse (Royaume-Uni) aux îles Féroé (Danemark) en passant par Hong-Kong (Chine) ou Porto Rico (États-Unis [2]). À un autre niveau et sans qu'il y ait recours à une officialisation, certaines régions d'Europe, à identité forte et qui disposent d'une large autonomie politique, n'en réunissent pas moins régulièrement des sélections pour en découdre avec les équipes officielles ; c'est le cas en Espagne du Pays basque et peut-être plus encore de la Catalogne où une équipe « nationale » existe depuis 1912.
Question dès lors légitime : pourquoi l'absence presque totale d'une sélection corse – officielle ou non – sur la scène mondiale ou du moins européenne du football ? Tous les facteurs sont ici en effet réunis : affirmation identitaire forte, voire violente, depuis au moins trente ans ; un mouvement indépendantiste non négligeable – le quart de l'électorat insulaire ; le statut de collectivité territoriale
marquant une spécificité dans l'ensemble français. Certaines manifestations récentes et spectaculaires de supporters [3] donnent même à penser que semblable sélection répondrait à un fort besoin d'identification et de reconnaissance internationale. Pourtant ce sont ses clubs qui ont jusqu'ici réellement illustré le football corse : GFC Ajaccio dans les années 1960, SC Bastiais dans les années 1970 et dans une moindre mesure l'AC Ajaccio à la charnière des années 1960-1970. Même s'il y eut, de manière épisodique il est vrai, une sélection officieuse à partir des années 1960. D'où vient ce décalage entre un particularisme hautement revendiqué d'une part, et de l'autre pareille incapacité à le formuler au plan footballistique à travers le prisme valorisant d'une sélection officielleou officieuse ?

AVANT 1959, UNE SÉLECTION CORSE INUTILE

Apparu tardivement sur l'île ( 1905), le football s'y développe pratiquement en autarcie jusqu'au début des années 1960, en termes de compétitions officielles s'entend. Mais tout de suite après la Grande Guerre, des clubs continentaux et étrangers se rendent en Corse pour y disputer des matchs amicaux contre des équipes locales. À partir des années 1920, des sélections regroupant des joueurs de plusieurs sociétés voient le jour dans des circonstances aussi précises qu'éphémères. Ainsi, lors des rencontres opposant l'ACA aux équipages de navires anglais dans la période 1922-1939, le club ajaccien intègre-t-il dans ses rangs des sociétaires d'autres clubs de la ville. De même à Miomo, au nord de Bastia, quand l'Étoile filante bastiaise affronte l'OGC Nice en janvier 1933 [4]. Ces équipes ne sont donc pas à proprement parler des équipes de Corse, mais plutôt des sélections associées de façon à affronter un adversaire réputé supérieur. Elles offrent néanmoins la possibilité unique de rassembler les meilleurs joueurs du moment, de sublimer un tant soit peu les terribles rivalités interclubs et d'éprouver brièvement un sentiment d'identification « nationale » ; la Jeune Corse écrivant en décembre 1932 à la veille du match entre une équipe renforcée de l'ACA et le Brigittenauer de Vienne : « Les joueurs ajacciens [qui] auront la lourde charge de défendre le bon renom de la race corse devant les prestigieux “virtuoses” de la balle ronde que sont les Autrichiens [5]. »
On va, dans pareilles circonstances, jusqu'à réunir des sélections à un degré supérieur, celui du district. Mais il faut se garder des conclusions trop hâtives quant à un progrès en matière d'identification « nationale ». Demeure en effet le climat d'extrême rivalité entre le district Sud et son homologue du Nord, à l'opposé absolu de la sélection « nationale », et des matchs entre les deux régions [6]. Une formule même reprise pendant les « années noires »; ces équipes ne survivant guère au second conflit mondial. Rien de comparable donc avec la situation alsacienne où une « équipe nationale » fonctionne dès 1919, pendant tout l'entre-deux-guerres et même après, rencontrant certes d'autres « teams » français mais également de véritables sélections internationales comme le Luxembourg ( 1919), l'Égypte ( 1924) ou l'Uruguay ( 1925 [7]). De 1940 à 1944, cette sélection qui n'a plus rien d'alsacien est presque exclusivement composée de SS et affronte également des équipes d'outre-Rhin.
Si le second après-guerre n'apporte pas de changements immédiats, les mots vont insensiblement changer : on ne parle plus de sélections de district mais de sélection corse. La première équipe à porter « officiellement » ce titre est présentée à Colombes, le 17 octobre 1948, dans le cadre du jubilé du football français, en levée de rideau du match France-Belgique [8], avec toutes celles de métropole et d'outre-mer [9], mais ne dispute aucune rencontre ce jour-là. Par contre, l'année suivante à Ajaccio, une sélection de la ville rencontre l'équipe de France militaire au stade Jean Lluis [10]. On notera que, pour la première fois, l'adversaire est une équipe nationale et non plus une simple équipe de club ou de fortune. De même, pour la première fois dans un match, les insulaires ne portent pas les couleurs d'un club mais un maillot blanc frappé de la tête de Maure, ce qui confère de facto à l'équipe un certain caractère « national ».
Quatre autres sélections sont constituées dans les années 1950. Elles rencontrent les clubs professionnels de Roubaix ( 1952), de Nîmes ( 1952), de Lille ( 1955) et de Lyon ( 1956). Formées à l'instigation de la Ligue corse de football (LCF), elles participent de tentatives d'ouverture précédant une intégration. En effet, si les équipes insulaires ne participent pas – exception faite de la Coupe de France depuis 1947 – à des compétitions hexagonales, les Corses n'en essayent pas moins de se mesurer assez régulièrement à leurs homologues continentaux et étrangers afin justement de pouvoir prétendre, un jour que l'on espère proche, figurer honorablement dans une épreuve nationale en France.
Il n'y a donc pas, avant 1960, de véritable sélection corse. L'isolement de l'île au plan sportif ne l'y prédisposait pas vraiment. Plus encore, la question ne semble même pas s'être posée car il aurait fallu pour cela soit d'importantes transformations de la société insulaire, soit un projet nationaliste ou du moins autonomiste, envisageant le football sous l'angle de la représentation nationale. Or, il n'y a rien de tout cela dans les années 1920-1960. L'affirmation de l'identité corse passe alors également – mais pas seulement – par l'affirmation d'un farouche attachement à la France et d'une permanente revendication de francité que les deux conflits mondiaux ont exacerbée, au point d'en faire l'horizon indépassable de la vie politique, sociale et culturelle de l'île. Par contre, à partir de 1959, l'intégration aux compétitions nationales, le nombre croissant de joueurs insulaires évoluant au plus haut niveau de la Première division, les transformations enfin de la société corse modifient les données du problème, sans que jamais, pourtant, il ne soit question de représentation nationale, au sens nationaliste du terme. Semblable problématique est tout à fait étrangère aux promoteurs des trois premières sélections corses de l'ère de l'intégration ; du reste, le contexte des années 1960 ne prédisposait nullement à une telle identification. Il s'agissait alors d'affirmer l'appartenance de la Corse à l'ensemble national sur un pied d'égalité avec les autres régions et de mettre fin à une situation discriminante vécue comme un déni de francité et une marque d'infériorité [11]. Former une équipe de Corse apparaît alors, paradoxalement, comme l'occasion d'afficher cette appartenance. L'idée de rassembler des joueurs corses au sein d'une équipe « nationale » ne remonte donc guère à plus d'une quarantaine d'années ; exception faite évidemment des sélections régionales engagées dans les championnats scolaires et/ou universitaires ou dans les compétitions réservées aux moins de 17 ans par la FFF.
L'histoire de cette Naziunali [12] couvre deux périodes qui n'offrent aucune continuité entre elles puisque, entre la première ( 1963-1967) et la seconde ( 1991-1993), près d'un quart de siècle s'écoula sans que la moindre équipe de Corse fût réunie. Et puis les motivations des promoteurs, issus de milieux sociaux et politiques distincts d'une époque à l'autre, n'avaient rien de commun. De plus, les parties qu'elle disputa s'inscrivaient dans des contextes historiques radicalement différents et n'avaient pas, par conséquent, la même signification. Quoi de commun, en effet, entre la Corse assimilationniste des années 1960 et celle secouée par la revendication nationaliste du début des années 1990 ? Les trois premières sélections s'inscrivaient parfaitement dans le cadre unanimiste du début de la décennie 1960, au plus fort du mythe de la solidarité et de « l'unité corse », valeurs qui, pensait-on alors, seraient à même de dépasser les clivages politiques insulaires et de permettre ainsi à l'île de sortir, enfin, de l'ornière, à un moment où celle-ci connaissait des bouleversements sociaux et culturels considérables.

LES SÉLECTIONS DES ANNÉES 1960

La première véritable équipe de Corse est formée à Ajaccio le 27 février 1963 [13], pour un match de bienfaisance contre l'OGC Nice au bénéfice des familles des victimes de la catastrophe du Monte Renosu [14]. Les insulaires s'imposent de justesse ( 1-0) devant une assistance nombreuse. Simple témoignage : « La Corse n'a jamais lésiné son concours ; [elle] est toujours prête [… ] à répondre : “Présent” [15]. » Quant à l'avenir, il semble tout tracé : la sélection pourra jouer une fois par an dans le cadre de la lutte contre le cancer [16]. Seul le journaliste corse Victor Sinet, officiant alors à L'Équipe et à France Football, veut voir ici, avec mille précautions, autre chose : « En tout Corse [… ] il y a d'abord une tête de Maure qui sommeille [17] » ; tout en insistant lui aussi, de manière significative, sur l'esprit de solidarité qui anime les enfants de la « Petite France [18] ».
La seconde équipe de Corse affronte le Stade de Reims à Marseille, en juin de la même année, entre autres festivités organisées par les associations des Corses de la ville. Ce qui s'inscrit dans un cadre traditionnel, strictement culturel, en fait assimilationniste, avec une « soirée corse » ou un récital de Tino Rossi; il n'est évidemment pas question de culture corse au sens où l'entendront bientôt les régionalistes puis les autonomistes. La partie se solde par un match nul ( 1-1) devant un public à nouveau nombreux.
À l'origine des deux projets, des journalistes sportifs : ceux de Nice-Matin en février, et Victor Sinet au mois de juin [19]. En cette dernière occasion, on retrouve l'influence des réseaux de la diaspora phocéenne, notamment de Bastien Leccia [20] alors président de la Fédération des groupements corses des Bouches-du-Rhône qui avait pris directement contact avec Sinet. Les joueurs corses professionnels contactés, y compris les plus célèbres tel Dominique Colonna, alors gardien international de l'équipe de Reims, acceptent chaque fois l'invitation. Il est vrai que l'on se cantonne dans des activités purement charitables et folkloriques, sans aucune affirmation identitaire réelle, comme le démontrent les projets du Groupement des joueurs professionnels : « D'autres sélections du même acabit [telle celle, qui pourrait être fameuse, des Provençaux de France] seront, à l'avenir, mises sur pied [21] »; même si la cérémonie des « hymnes » a pu surprendre au premier abord, elle renforçait en réalité le caractère profondément assimilationniste de la seconde manifestation : « Horrible détail pour les “Continentaux” : le match Reims-Sélection Corse a été précédé des hymnes “nationaux” : la Marseillaise et… l'Ajaccienne ! [22] » ; or ce dernier hymne avait été la première chanson politique insulaire composée en français ( 1848) et il était devenu le symbole même de la Corse française [23], supplantant dès lors le Diu Vi salvi Regina, celui de la Révolution et de l'indépendance de l'île ( 1729-1769).
La troisième sélection ne doit rien aux milieux insulaires. L'idée en revient à Just Fontaine, alors entraîneur de l'équipe de France, qui recherche un fairevaloir pour ses joueurs à la veille d'une rencontre capitale de Championnat d'Europe des nations contre la Roumanie. Fontaine contacte Sinet et insiste pour que l'équipe insulaire soit constituée « de vrais Corses [24] », argument repris par Victor Sinet dans l'Équipe les jours suivants. Le match se déroule à Marseille, le 27 février 1967, devant 18 000 spectateurs, et la Corse s'impose par deux buts à zéro. Boutade du coach tricolore à l'issue de la rencontre : « Ils en ont dans le ventre vos Corses. Si un jour on vous file votre indépendance, vous pourrez toujours espérer jouer un rôle sur le plan international ! [25] »
La partie n'aura qu'un faible impact en comparaison notamment de l'élimination de Strasbourg par Bastia en Coupe de France au bout de quelques jours et surtout après l'accession de l'ACA en division I quelques mois plus tard. Certes, France Football et l'Équipe [26] lui consacrent quelques pages, mais surtout parce qu'elle a illustré les faiblesses des Tricolores et semble sceller le destin du sélectionneur national. Même si le journaliste qui relate la rencontre s'appelle Victor Sinet qui n'hésite pas à témoigner des « caractéristiques bien connues de la race [… ] » et à écrire : « Ce n'est qu'en misant sur elle-même, c'est-à-dire en ne faisant qu'une consommation modérée de l'élément “continental” que la Corse pourra vraiment s'ouvrir les plus souriants horizons [27]. » Le Provençal consacre une page spéciale à l'événement, mais avant tout parce que le match a eu lieu à Marseille. Nice-Matin, après avoir titré en première page, le 1er mars, sur la victoire surprise des insulaires [28], affirme justement le lendemain que cette équipe vaut mieux qu'une sélection : « C'est une équipe de club ! [29] »; on espère bien sûr qu'un jour, ces joueurs puissent être réunis sous les couleurs d'un seul club insulaire (mythe de l'unité) pour mettre en avant le talent et la solidarité corses. Mais le journaliste ne sort pas du schéma classique de représentation : s'il regrette l'absence de la tête de Maure sur le maillot insulaire, il ne lui donne pas plus de signification qu'au drapeau corse dans une amicale ; et l'avenir de cette sélection se confine selon lui, tout comme en 1963, dans l'organisation d'un match annuel de bienfaisance où trouverait à s'exprimer une fois de plus la « solidarité corse ». Victor Sinet, dans un livre paru seulement trois ans après « l'événement [30] », lui accorde d'ailleurs une importance certaine, mais strictement sportive [31], à un moment où le football corse perce sur la scène nationale : « Son retentissement dans les milieux sportifs insulaires [… ] fut énorme. Elle eut pour conséquence indirecte de pousser les clubs de l'île à persévérer et à se développer [32]. » En février 1967, la Corse comptait deux clubs de Deuxième division et un club en Championnat de France amateurs. En 1970, au moment où Sinet rédige, l'île a deux équipes en Première division et une équipe en Seconde division ; il lui semble que l'avenir de la sélection est derrière elle : « À présent [… ] on ne voit pas à quoi elle pourrait bienrimer [33]. » Antoine Federicci, à l'époque directeur sportif de l'ACA, tout en reconnaissant l'impact positif de ce match pour l'image de la Corse, se demande sur le moment pourquoi on fait jouer des Français contre l'équipe de France [34]; une affirmation formulée évidemment plus de trente ans après le match et liée au contexte politique de la Corse, Antoine Federicci étant politiquement éloigné des nationalistes. Paul Silvani, alors membre de la LCF, n'y voit qu'une péripétie [35], alors qu'un Corse de Marseille s'insurge contre la piètre prestation des Tricolores, les seuls joueurs auxquels il s'est intéressé [36].
Les participants eux-mêmes ne l'interprètent pas différemment : un excellent souvenir pour Rossi ; de même pour Jacky Padovani, même si ce dernier insiste sur l'envie de réussir quelque chose ce jour-là : « Je n'ai jamais vu une telle concentration dans un vestiaire, un tel silence. On a joué à fond avec nos tripes [37]. » Quant au journal Arritti, alors régionaliste, il ne mentionne pas le match dans ses colonnes. Les succès ajacciens et surtout bastiais en matière de football relèguent bientôt la partie dans une vague mémoire. Le développement du mouvement autonomiste et l'intérêt des autonomistes pour le football ne modifieront pas la situation. Arritti, devenu entre-temps autonomiste, et où officiait pourtant de manière épisodique Victor Sinet, n'y fera jamais allusion par la suite. Il faudra attendre le début des années 1990 pour que ce match soit « redécouvert » et prenne une tout autre dimension à un moment où l'île se sera profondément transformée.

LES NATIONALISTES, UNE ENTRÉE EN SCÈNE MESURÉE

À partir du tout début des années 1970, l'autonomisme puis le nationalisme corses réoccupèrent peu à peu le champ politique insulaire. Il y a les transformations multiformes subies par l'île depuis l'adoption du Plan d'action régional ( 1955), les conséquences indirectes de la fin de l'Algérie française ( 1962), le sentiment d'une dépossession tant culturelle que territoriale chez de nombreux Corses comme le rôle souvent trouble de l'État et des élus locaux menant au drame d'Aléria [38]. Si les nationalistes investissent – ou tentent d'investir – peu à peu les champs politique, social et culturel, ils négligeront par contre longtemps le football considéré comme un simple « opium du peuple » et le symbole même des pratiques clientélaires et douteuses de la classe politique traditionnelle [39]; le ballon rond ne trouve grâce à leurs yeux que tardivement et de manière partielle ; l'éventualité d'une sélection nationale n'étant pas immédiatement prise en considération. Ce sont au contraire la vie des clubs et ses péripéties – SCB et GFCA en tout premier lieu – comme les démêlés de ceux-ci avec les instances nationales qui font progressivement l'objet de nombreux articles dans U Ribombu, l'organe de presse du principal mouvement nationaliste ACuncolta naziunalista (CN [40]). Il s'agit alors de dénoncer le complot anti-corse, l'arbitraire colonial et le racisme dont sont victimes, selon les nationalistes, les équipes corses au plan de la FFF et de la presse spécialisée. Un complot qui n'a d'autre raison d'être que l'expression par les clubs corses de la réalité d'un peuple nié dans son existence. Voilà le contexte et la dynamique où les nationalistes en viennent finalement à s'intéresser à la sélection corse ; cette dernière n'ayant plus disputé une seule rencontre depuis le match contre la France. Ils ne le font pourtant d'abord que de manière indirecte en réévaluant, justement, l'épisode de 1967.
Première mention de « l'événement » dans le Ribombu à la fin de l'année 1990. Le journal qui se fonde sur l'excellente tenue des équipes corses en championnat de France de Deuxième division [41] pour affirmer le rôle éminemment politique du football comme « expression d'un sentiment national [42] ». Le match de 1967 est pour la première fois interprété et inscrit dans une longue série de succès – ou considérés comme tels – footballistiques qui ont contribué à l'affirmation du sentiment national corse : « Quelle leçon pour les mauvais esprits qui voyaient là matière à diviser les supporters et les joueurs de deux clubs d'un même Pays et d'un même Peuple, tous représentants d'un Football corse qui depuis les exploits des Taverni [du GFCA ], Sansonetti [de l'ACA ] et autres Papi [du SCB ], depuis la victoire historique d'une sélection corse face à l'équipe de France a été bien souvent l'expression d'un sentiment national [43]. » Le football devient ainsi inséparable de la lutte de libération nationale. Dès lors, chaque période faste pour le ballon rond insulaire est mise en parallèle avec 1967, sorte d'événement fondateur et fortement symbolique puisque la France avait perdu. Par exemple, fin 1993, alors que le SCB était en passe, à peine un an et demi après la catastrophe de Furiani [44], de réintégrer la Première division, URCN [45] fait sa « une » sur une juxtaposition de photographies : l'équipe bastiaise du moment et la sélection corse de 1967, titrant : « La nouvelle aventure ? [46] » et citant la phrase de Just Fontaine sur l'indépendance. Quant à l'hebdomadaire Paese [47], il n'hésite pas à lancer, à quelques jours de la demi-finale de Coupe de France 1992 Bastia-Marseille : « Du Ballon à la Nation. Et la Corse battit la France ! [48] », tout en reconnaissant que le match n'a pas forcément cette signification dans l'instant. Tout comme historiquement le personnage de Pasquale de Paoli [49], la sélection de 1967 a donc été redécouverte, réévaluée à la faveur du nouvel engouement nationaliste pour le football et ainsi mobilisée dans le sens des mythes (re)fondateurs du nationalisme corse. Cette redécouverte de la sélection corse intervient par ailleurs à un moment où les mouvements nationalistes rivalisent d'ardeur pour s'imposer en matière d'unique légitimité et cherchent à instrumentaliser l'événement. À l'inverse, les deux précédentes sélections sont totalement occultées car elles cadrent trop parfaitement avec une image de la Corse que les nationalistes considèrent comme révolue.
Le reste de la presse écrite insulaire, qui s'est parfois montrée violemment antinationaliste, ignorera au contraire complètement la sélection de 1967 pendant une trentaine d'années et notamment la décennie 1980. Mais en 1997, les mouvements nationalistes sont profondément divisés et en pleine déroute apparente, privés d'avenir dans un contexte que l'on veut apaisé, si bien que la sélection de 1967 peut être évoquée sans complexe : « Quand la sélection corse humiliait l'équipe de France [50]. » Cependant, on insiste avant tout sur le « tempérament [51] » des insulaires qui a fondé le choix de Just Fontaine et sur le « grand moment de fraternité [52] » que fut l'événement pour les Corses. C'est de nouveau le cadre restreint de la lecture classique des années 1960, le journaliste s'empressant significativement d'ajouter, afin de parer à toute éventualité : « Mais une telle confrontation n'aurait plus [aujourd'hui] aucune chance de se produire [53]. » Ange Paolacci, secrétaire de la LCF, ne disait pas autre chose et souhaitait même que l'on mette fin à une certaine spécificité synonyme selon lui de discrimination, alors que l'alignement définitif de la Ligue sur le modèle des autres ligues est perçu comme une victoire du football insulaire. On renoue de la sorte avec le discours intégrationniste des années 1960, ce qui montre à quel point le nationalisme avait plutôt glissé sur la société insulaire qu'il ne l'avait pénétrée en profondeur.
Entre-temps, de nouvelles sélections corses seront formées sur l'initiative – première historique – d'un mouvement politique et nationaliste.

LES SÉLECTIONS D'ORIGINE NATIONALISTE ET L'ÉCHEC FINAL

À l'extrême fin de l'année 1990, le mouvement nationaliste corse, alors uni [54], se scinde en deux forces sensiblement égales ; d'une part la CN réputée de « gauche », d'autre part le MPA qui se veut « libéral ». Une opposition qui se traduira cette fois-ci par un investissement rapide et ostentatoire du terrain sportif et en tout premier lieu du football [55], de loin le premier sport pratiqué dans l'île.
Première fête de Paese, le journal du MPA à l'été 1991 et formation historique sur initiative de l'organe de presse d'une sélection corse après environ un quart de siècle, l'événement s'inscrivant dans la grande offensive sportive du MPA qui débouchera sur une mise sous tutelle de l'ACA [56]. De plus, les discussions sur le nouveau statut de l'île permettent d'entrevoir une éventuelle sélection nationale officielle, comme celle dont dispose déjà la Polynésie française, même si cette dernière n'a pas encore disputé de rencontre officielle [57]. Or, c'est justement avec l'entrée en vigueur du nouveau statut d'autonomie interne du territoire, en 1984, que la Polynésie française put entamer le processus débouchant sur une sélection « fierté des footballeurs tahitiens », avec son drapeau et son hymne [58]. Paradoxe : jamais la sélection tahitienne ne sera évoquée par la presse nationaliste ; peut-être considère-t-on cette dernière comme un des derniers avatars du colonialisme dont il s'agit justement de se débarrasser en Corse. Il y a aussi l'exemple positif des îles Féroé dans le contexte du football européen : la communauté autonome danoise vient d'accéder à la souveraineté sportive et montre qu'elle est capable de tenir son rang dans le concert des nations du football [59]. Le MPA n'est certes pas seul à tirer de l'événement un parti politique, la CN proposant dans son programme pour les élections territoriales de 1992 : « Les meilleurs insulaires porteront les couleurs de leur pays [… ] dans les manifestations internationales non officielles pour l'instant, en attendant des évolutions politiques [exemple des îles Féroé qui participent à la Coupe d'Europe des Nations]. » Mais sans plus d'investissement sur le terrain. Il s'agissait tout simplement de ne pas laisser le champ libre aux adversaires sur un sujet aussi porteur et à un moment politiquement crucial.
Les joueurs insulaires contactés répondent présents de 1991 à 1993, mais les deux premières sélections ne jouent qu'une partie, celle, évidemment prestigieuse, contre la Juventus de Turin en 1992. En 1993, la sélection participe en revanche à un mini-tournoi, toujours dans le cadre des festivités organisées par le journal Paese, et où sont également engagés le Servette de Genève (Suisse) et le FC Zagreb (Croatie). Si le succès populaire est au rendez-vous, les résultats sportifs seront beaucoup plus mitigés, la sélection corse obtenant au mieux deux matchs nuls et enregistrant deux défaites sur les deux dernières rencontres. Un bilan donc nettement moins bon que dans la période 1963-1967, mais avec une signification avant tout politique : le MPA avait réussi ce que nul n'avait pu ou voulu tenter depuis plus de vingt ans : mettre sur pied une Naziunali composée des meilleurs éléments insulaires : « Pour la première fois depuis 1967, une sélection nationale corse est réunie pour affronter la redoutable équipe de Montpellier [60]. » Au soir de la première rencontre, en juillet 1991, l'un des principaux organisateurs affirmait lors d'une discussion publique d'après match qu'avec de l'entraînement, semblable équipe de Corse pourrait jouer les éliminatoires de compétitions internationales [61], ce que la revue A Pian'd'Avretu n'était pas loin non plus de penser [62]. Car cette sélection, à un moment où le Conseil constitutionnel venait de gommer la référence au « peuple corse » dans le nouveau statut de l'île, affirmait bien, avant toute chose, l'existence de ce peuple [63] et sa capacité, justement, à se mobiliser sur des bases nationales [64], meilleur antidote possible aux ravages du clanisme et du colonialisme [65].
Y a-t-il eu réellement, chez les dirigeants nationalistes du MPA, une volonté d'entamer des démarches auprès de la FFF et de l'UEFA afin d'obtenir la mise sur pied d'une sélection corse officielle ? Il semble bien que non. En fait, pas la moindre ébauche de projet ; les matchs de « l'équipe nationale » n'étaient qu'utile propagande, comme le laisse d'ailleurs entendre Paese lui-même, espérant simplement que la Corse serait chaque année le théâtre d'un événement sportif considérable [66]; le même organe de presse retrouvant en 1992 certains accents de 1963 à l'occasion de la venue de la Juventus [67]. La revue A Pian' d'Avretu avait déjà relevé cette incapacité à organiser une véritable sélection nationale, l'attribuant une fois de plus au fait que « les Corses se montraient incapables de se mettre dans le sens de la modernité. [Le football corse est] porté par des dirigeants qui n'ont jamais vu l'intérêt que pourrait représenter, aux niveaux médiatique et financier, une équipe nationale corse [68]. En 1999, même le président de l'ACA qui avait en son temps participé à l'organisation de ces rencontres ne voit pas vraiment l'utilité d'une sélection officielle mais pense, paradoxalement [?], que le renouvellement des matchs dans la perspective de 1991-1993 serait une bonne chose pour affirmer l'identité du peuple corse et pourrait être bénéfique au niveau des infrastructures [69] ».
Quant à la CN, tout en parlant elle aussi d'une éventuelle sélection officielle, elle n'entreprend jamais la moindre démarche en ce sens et ne cherche pas à organiser, à son tour, des rencontres avec une équipe de Corse. Même quelques années plus tard, en 1996, lorsque A Cuncolta se rallie au statut de territoire d'outre-mer (qu'elle avait vigoureusement dénoncé moins de dix ans auparavant), elle n'entreprendra aucune action de sensibilisation dans le domaine sportif. Il est vrai qu'alors le football a en pratique disparu des préoccupations de l'organisation. À preuve que celle-ci, à l'instar du MPA, avait investi le champ de façon en définitive superficielle, sans réflexion de fond ni approche du phénomène dans sa complexité [70].
Plus globalement, le nationalisme corse, en dépit d'affirmations conjoncturelles parfois violentes, s'est montré incapable de hisser sa réflexion et son engagement au niveau de la conscience nationale. Si bien que l'objectif d'un véritable football nationaliste, voire national, lui a échappé. Peut-être y avait-il, tout simplement, l'incapacité de s'affirmer autrement que contre la France ou ses représentants, sans parvenir à se poser en tant que tel face à un adversaire. Voilà pourquoi jamais le projet d'une sélection nationale n'a pu rivaliser avec la représentation de la Corse et des Corses à travers les clubs insulaires présents dans les compétitions nationales ou a fortiori supplanter celle-ci. D'ailleurs, les résultats étaient suffisamment bons [71] – du moins jusqu'au début des années 1980 puis, en moins bien, à partir de 1994 – pour satisfaire la quête identitaire. Sans compter la crainte que la sélection subisse des revers à répétitions au plan international qui ne doit pas être non plus sous-estimée car elle illustre toute la fragilité de l'édifice particulariste bâti par le nationalisme corse à propos du football. Au bout du compte, l'affirmation identitaire restait prisonnière du cadre hexagonal qu'elle se targuait de dénoncer et d'invalider ; même les nationalistes radicaux n'avaient pu s'en défaire.
Il est également vrai que le temps va manquer tant au MPA qu'à ACuncolta, pour évoluer le cas échéant, sur la question. À partir de l'été 1995, la rivalité politique qui oppose les deux courants tourne à l'affrontement armé, une vingtaine de personnes trouvant la mort en l'espace de deux ans ( 1995-1997) ; en juin 1999, le MPA disparaît définitivement de la scène politique insulaire. Seul maître à bord d'un vaisseau nationaliste à la dérive, la CN [72] ne se préoccupera jamais de la sélection corse qui a de fait pratiquement disparu. Le redressement des nationalistes au début des années 2000 n'y changeant rien.
Seul et unique match disputé par une sélection corse depuis 1993, celui contre le Cameroun, en 1998, dans le cadre de la préparation de ce dernier pour la Coupe du monde en France. La Corse s'inclinant à Furiani par un but à zéro. Aucun joueur insulaire d'importance ne figurait dans l'équipe qui joua pour la première fois avec des maillots financés par une assemblée élue, en l'occurrence la collectivité territoriale de Corse ; cette dernière, pour autant, ne renouvellera pas l'expérience. Retour à la situation des années 1950.

NOTES [1] Sans remonter au précédent fameux, mais très particulier et finalement unique compte tenu du contexte historique, de l'équipe de football du FLN algérien. [2] Avec des statuts politiques certes très différents ; il n'en reste pas moins l'essentiel : une représentation de soi en tant qu'entité et le refus de la dilution dans un ensemble plus vasteou une représentation par le biais de la métropole, et c'est cet aspect de la question qui nous intéressera ici. [3] Sifflets au Stade de France pendant l'hymne national à l'occasion de la finale de la Coupe de France Bastia-Lorient en 2002, cf. Didier Rey, « Football et nationalisme en Corse », Le Monde diplomatique, août 2002 ; spectateurs restant assis pour la Marseillaise à Furiani, en 2003, avant un match de Championnat d'Europe espoirs des nations France-Finlande. [4] Archives départementales de la Corse-du-sud (ADCS). PER 446, Miomo-Sport n°1 du 22 janvier 1933. [5] Cinémathèque régionale de la Corse (CRC ), La Jeune Corse, n° 7323 des 26-27 décembre 1932. [6] Cf. par exemple ADCS PER 226, Bastia-Journal n° 17 230 du 1er janvier 1928. [7] Cf. à ce propos les Archives de la Fédération française de football (Ar. FFF) J2, Francis Braesch, Parlez-moi du football alsacien : ceux qui l'ont vécu racontent, Colmar, Alsatia, 1969, p. 74,89-92. [8] Ar. FFF, France football officiel, n°134 du 12 octobre 1948. [9] Ar. FFF, France football officiel, n° 135 du 19 octobre 1948. [10] Cf. Jean-Jerôme Nega et Jean-Laure Leca, La belle histoire du football ajaccien, Ajaccio, à compte d'auteur, 1997, p. 237. [11] En 1959, la Corse est admise après une exclusion momentanée à participer au tout nouveau Championnat de France amateur ; mais sa participation, à l'inverse de celle des autres ligues, se réduit à un seul club. Il faut attendre 1993 pour que soit abrogée cette mesure discriminatoire. En 1965, Ajaccio et Bastia passent professionnels et accèdent bientôt à la Première division. Leur confrontation avec les équipes continentales débouche sur une véritable « légende noire » de la violence coutumière des joueurs et spectateurs insulaires d'où est issu le victimisme corse, cf. Didier Rey, « Le football corse entre assimilation et différence », Ethnologie française, à paraître. [12] Nationale. [13] Cf. Victor Sinet, Football roi !, dans Francis Pomponi (éd.), Le Mémorial des Corses, Ajaccio, 1982, V, p. 410-411. [14] Le 29 décembre 1962, un avion transportant les joueuses, les dirigeants du Basket-Ball Club bastiais et certains membres de leurs familles s'écrase sur le Monte Renosu, au-dessus de Ghisoni. Il n'y a aucun survivant. [15] Archives départementales de la Haute-Corse (ADHC ) 48J60 Archives du SCB, coupures de journaux de l'année 1963, Le Provençal, édition de la Corse du 28 février 1963. [16] Ibid. [17] « Parler de race ou de régionalisme à l'époque où se projette l'unification de l'Europe, c'est avoir un demi-siècle de retard. Au point pour un esprit rétrograde. Mais, puisque aussi bien la Corse n'est pas un département comme les autres et qu'elle ne pourra jamais figurer à l'avant-garde tant que les classes gouvernantes ignoreront la barrière de son insularité [… ], il n'y aura pas à craindre de verser dans une ridicule politique de clocher en établissant une discrimination pour tout ce qui concerne “l'Îlede Beauté” [… ] Ainsi, cette formation que les Corses ont qualifiée de « nationale », la première jamais mise sur pied, a suscité à Ajaccio la plus vive sympathie [… ] Autant dire, par conséquent, qu'en tout Corse qui se respecte, il y a d'abord une tête de Maure », ADHC 48J60, France Football du 28 février 1963. [18] Ar. FFF, France Football n° 885 du 26 février 1963. [19] L'Union syndicale des journalistes sportifs de France ne pouvait que s'associer au grandiose projet de la Fédération des groupements corses de Marseille qui [… ] étudiait depuis longtemps la possibilité de réunir ce que le football de l'île – en son sein ou en dehors – compte de sommités, Ar. FFF, France Football n° 901 du 18 juin 1963, article de Victor Sinet. [20] Il sera en 1982 Délégué aux Affaires corses dans le premier gouvernement socialiste. [21] Ar. FFF, France Football n° 901, op. cit. [22] Ar. FFF, France Football n° 902 du 25 juin 1963. [23] Également l'hymne du Comité central bonapartiste. [24] Victor Sinet, « Football roi ! », Le Mémorial, op. cit., V, p. 408. [25] Ibid. p. 409. [26] ADHC 48J64, Archives du SCB, Coupures de presse pour l'année 1967, France Football n° 1095 du 7 mars 1967 et L'Équipe du 1er mars 1967, cette dernière titrant : « Affligeant : l'équipe de France sans inspiration parfois ridiculisée par les Corses ( 2-0) ». [27] Ibid. [28] ADCS PER 998, Nice-Matin, édition de la Corse du 1er mars 1967 avec compte rendu de la partie presque strictement sportif. [29] ADCS PER 998, Nice-Matin, édition de la Corse du 2 mars 1967. Plus une seule ligne dès le lendemain sur le match. [30] Cf. Victor Sinet, Corse football de feu, Paris, Calmann-Lévy, 1971, p. 195-209. [31] Constat d'ailleurs démesuré et qui tient sans doute plus aux succès en spirale des clubs insulaires de 1963 à 1968. Sinet admettant du reste fort bien qu'on puisse diverger dans l'appréciaton de ce résultat : « Pour insignifiante qu'elle ait pu paraître aux yeux des continentaux, la victoire du 27 février 1967 restera gravée comme un symbole dans l'airain du football corse », Corse, op. cit., p. 200. [32] Ibid. [33] Ibid., p. 207-208. [34] Entretien avec l'auteur. Un état d'esprit propre à nombre de Corses, comme le rappelle fort justement l'Équipe du 1er mars 1967 : « France-Corse : si les journalistes n'ont pas osé l'écrire ouvertement, essentiellement par crainte de froisser les insulaires dans leur amourpropre chatouilleux… », ADHC 48J64 op. cit. [35] Mêmes réserves ici que chez Antoine Federicci. [36] « Mais, hélas, vous avez subi. Nous en avons eu honte pour vous. Peut-être faut-il être Corse avant Français pour avoir encore de l'honneur [… ] Ne nous lassez pas, sinon nous pourrions porter nos voix et notre argent ailleurs, vers cet autre sport dont M. Fontaine devrait, chaque veille de match, vous projeter les images, pour vous préparer psychologiquement et patriotiquement parlant », Ar. FFF, France Football n° 1095 du 7 mars 1967, courrier des lecteurs. [37] Entretien avec Jacky Padovani. [38] Le leader autonomiste Edmond Simeoni, confronté au scandale des vins chaptalisés par certains agriculteurs rapatriés couverts par le gouvernement, à l'absence totale d'une volonté de dialogue chez les autorités, à des pratiques arbitraires et répressives et qui ne souhaite pas se laisser définitivement doubler par les indépendantistes, décide d'occuper avec un commando de vingt personnes armées de fusils de chasse, le 21 août 1975, la cave vinicole d'un des rapatriés impliqués. La réaction du gouvernement qui dépêche 600 gardes mobiles, des hélicoptères et des véhicules blindés est sans commune mesure avec la prétendue menace pour l'unité nationale d'un communiqué officiel. L'opération se traduit par l'assaut de la cave et fera deux morts parmi les assaillants. E. Simeoni se rend mais les membres du commando réussissent à s'enfuir. Dans les jours qui suivent, Bastia connaît une véritable nuit d'émeute qui se solde par un mort et seize blessés chez les forces de l'ordre. [39] Qui, depuis les années 1920, gérait les principaux clubs de l'île, directement ou indirectement. [40] Rassemblement nationaliste. [41] Il s'agissait alors du GFC Ajaccio et du SC Bastia. [42] U Ribombu n° 393 du 25 octobre 1990. [43] Ibid. [44] Le 5 mai 1992, à quelques minutes du coup d'envoi de la demi-finale de la Coupe de France Bastia-Marseille, une tribune du stade de Furiani s'effondrait causant la mort de 17 personnes et en blessant plus de 2500 autres. [45] U Ribombu di a Corsica Nazione (L'écho de la Nation corse), soit le journal de la CN qui prend la suite du Ribombu après la disparition de celui-ci en décembre 1990. [46] URCN n°156 du 9/12/1993. [47] Paese, soit l'organe de presse de l'autre grand courant du nationalisme, le Muvimentu Corsu par l'Autodeterminazioni [Mouvement corse pour l'autodétermination (MPA )]. [48] Paese n° 63 des 23-30 avril 1992 : « L'initiative de Just Fontaine tendait à contredire deux siècles d'histoire à la française. Les onze Corses furent donc choisis en fonction de leur origine… Dans l'inconscience la plus totale des initiateurs quant à la signification réelle de “l'affaire”, on constitua ni plus ni moins qu'une sélection nationale ! » [49] Chef du gouvernement de la Corse indépendante ( 1755-1769). [50] La Corse du 1/03/1997. [51] Ibid. [52] Ibid. [53] Jacky Padovani pensant au contraire : « Une sélection comme en 1967, elle devrait jouer plus souvent, et uniquement avec des joueurs corses, je veux dire formés en Corse », mais précisant aussitôt : « Par contre une sélection officielle, je pense que ça n'apporterait rien, je préfère beaucoup de Corses en équipe de France », entretien avec Jacky Padovani, op. cit. [54] Exception faite de la dissidence, fin 1989, de quelques dizaines de militants. [55] La CN place ainsi fin 1992 le SCB et dans une moindre mesure le GFCA un an plus tard sous son influence. [56] Le club végétait alors en Promotion d'honneur ; les nouveaux dirigeants nationalistes avaient pour objectif de lui faire retrouver la Première division ; l'ACA ayant quitté cette dernière criblé de dettes en 1973, un échec qui symbolisait celui de la classe politique traditionnelle dans l'orbite de laquelle il avait toujours gravité. Un succès pouvait devenir celui des nationalistes à travers la gestion et les responsabilités d'abord sportives et locales, ensuite politiques et régionales. [57] La Fédération tahitienne de football date de 1989 et adhère à la FIFA le 7 juin de l'année suivante. La sélection tahitienne jouera son premier match officiel en 1992 contre les îles Salomon dans le cadre des éliminatoires pour la Coupe du Monde 1994. La rencontre se soldant par un match nul ( 1-1), lettre de Mme Évelyne Whitman, présidente de la Fédération tahitienne de football à l'auteur du 18 janvier 2000 et The Wave, Official Publication of the Oceania Football Confederation, www. fifa. com [58] Lettre de Mme Évelyne Whitman, op. cit. [59] La Fédération féroïenne de football date de 1979 et adhère à la FIFA en 1988. Le 12 septembre 1990 l'équipe de football des îles Féroé remportait son premier match officiel, battant l'Autriche 1 à 0 lors des éliminatoires du Championnat d'Europe des nations, Post-verk Foroya, Nouveautés des îles Féroé. Le sport aux îles Féroé, Thorshavn, 1999, p. 3. [60] Paese, n° 63, op. cit. [61] Entretien avec Victor Sinet, op. cit. [62] « St'ufficializazzioni, à un niveddu legislativu, ùn hè micca impussibuli. Bastaria à creda ci appena, é tandu i Corsica – Italia o Allimania – Corsica in preliminarii di Cuppa di u Mondu pudariani duvintà rialità (Cette officialisation, à un niveau législatif, n'est pas impossible. Il suffirait d'y croire un peu, et alors les Corse-Italie ou Allemagne-Corse en préliminaires de la Coupe du Monde pourraient devenir une réalité) », A Pian' d'Avretu, ghjinnaghjughjugnu 1994, Spiciali ballò corsu, p. 36. [63] « Si pour certains le peuple corse n'existe pas, il n'en joue pas moins ce mercredi 17 juillet 1991 à Timizzolu », Paese n° 23, op. cit. [64] « Les joueurs qui ont fait vibrer la Corse sportive mais aussi porté les sentiments de tout un peuple. Sur les maillots frappés de la tête de Maure, le football corse avait répondu présent », Paese n° 25, op. cit.. [65] Ainsi, juste avant le derby GFCA-SCB en 1992 : « Est-il possible d'oublier qu'il y a quelques jours, la majorité des joueurs bastiais et ajacciens, corses, évoluaient ensemble sous le même maillot, blanc à tête de Maure. Ils déployaient une même énergie pour défendre une certaine image de la Corse ! », Paese n° 78 du 10 septembre 1992. [66] Paese n° 77 du 3 septembre 1992. [67] « C'est ainsi qu'est née l'idée de la rencontre sélection Corse-Juventus de Turin au profit des victimes de Furiani », Paese n° 76, sans date, collection particulière. Propos à rapprocher, évidemment, de l'organisation de la rencontre Corse-Nice au profit des familles des victimes du Monte Renosu. [68] « Una volta di più si musciani incapaci di mettasi in u sensu di a mudernità. [U ballò corsu hè] purtatu da dirighjenti ch'ùn hani mai vistu l'intaressi ch'idda pudaria riprisintà, à i niveddi mediatichi è finanziari, una naziunali corsa, APian'd'Avretu, Spiciali ballò corsu, op. cit., p. 36. [69] Entretien avec Michel Moretti. [70] Exception faite, toutefois, de certains articles de Paese parus en 1991 et 1992. [71] Quatre titres de champion de France amateur pour le GFC Ajaccio ( 1963-65-66-68), une Coupe de France pour le SC Bastia ( 1981) ainsi qu'une finale de Coupe de France ( 1972) et une finale de Coupe d'Europe de l'UEFA ( 1978) ; nonobstant des places d'honneur dans le championnat de Première division pour le SCB et l'AC Ajaccio. [72] Devenue entre-temps A Cuncolta indipendentista (Rassemblement indépendantiste).
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ghjattuvolpa
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Message da ghjattuvolpa »

Oui mais c'est faux et ils le savent. Cherche dans la théorie des jeux un petit jeu simple qui s'appelle le dilemme du prisonnier. Tu comprendras vite. D'ailleurs la théorie des jeux est très simple et très amusante et elle permet de comprendre beaucoup de choses.
Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s'augmenta d'environ trois mille âmes.42 Ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières.43 La crainte s'emparait de chacun, et il se faisait beaucoup de prodiges et de miracles par les apôtres.44 Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun.45 Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun.46 Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de c�ur,47 louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l'Eglise ceux qui étaient sauvés.

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