Accords de paix entre les FARC et la Colombie

[S.E.C.B]

Le gouvernement colombien et la guérilla des Farc ont annoncé mercredi être parvenus à un accord de paix sans précédent qui vient clôturer près de quatre ans d'âpres négociations menées à Cuba pour mettre fin à 52 ans de guerre civile.

http://www.lemonde.fr/ameriques/article ... _3222.html" onclick="window.open(this.href);return false;

[ZRR_]

Espérons pour les paysans que l'accord de paix ne sera pas un accord de dupe comme l'a été la fin des actions violentes du FLN chez nous.

[Ghjuvanni]

Oui. Il est certain qu'après un conflit aussi long et violent comme l'a été celui opposant le gouvernement colombien (et ses milices paramilitaires) et les FARC, un travail important devra être consacré à ce qu'on appelle pudiquement "les conséquences du conflit" : réparation des dommages causés, au moins symboliquement, libération des prisonnières et prisonniers, réintégration des différents acteurs dans la vie civile, désarmement et démilitarisation parfois, etc...

Mais tout cela serait vain si les causes du conflit n'étaient pas résolues. Ce qui va se jouer dans les années à venir en Colombie, c'est aussi la désactivation de toutes les raisons pouvant pousser des personnes à prendre les armes. En clair, c'est attaquer politiquement les racines d'un conflit politique. D'ailleurs, je trouve que les propos cités dans l'article mis en lien dans le premier post montrent une certaine opposition dans les objectifs :

• « Aujourd'hui commence la fin de la souffrance », a déclaré le président Juan Manuel Santos au cours d'une allocution télévisée.
• « L'accord de paix n'est pas un aboutissement, c'est un nouveau départ », a déclaré le chef négociateur de la guérilla, Ivan Marquez.

Je trouve Ivan Marquez bien plus réaliste. Si cet accord marque simplement "la fin de la souffrance", sous entendu la souffrance n'était due qu'au conflit armé, d'autres souffrances reviendront.

Quant au parallèle avec la situation corse et au-delà de toutes les précautions au regard des grandes différences existantes (de l'abysse de différences même), il y a une chose à retenir : même les conflits les plus violents peuvent déboucher sur un accord de paix. Par contre, ZRR_, la fin des actions armées du FLNC est une décision unilatérale, sans accord (en tout cas public) avec le gouvernement. En Colombie, nous sommes dans un autre modèle, plus classique, où des négociations précèdent l'arrêt de la lutte armée. En plus, le communiqué du Front ne comportait pas de demandes directes et précises à l'État français. Même la libération des prisonniers politiques est déléguée aux élus, c'est-à-dire qu'une négociation entre l'organisation armée et l'État n'est pas préconisée même pour le règlement des "conséquences du conflit" citées plus haut.

[ZRR_]

Ô Ghju, j'ai sans doute fait involontairement un raccourci. Ce que je voulais dire c'est "espérons que le capital colombien ne profitera pas de l'arrêt des conflits pour occuper l'espace que les FARC lui ont tant disputé".

[Ghjuvanni]

Avec la position de Santos et, j'imagine, d'une partie de la droite colombienne avec lui, c'est un risque non-négligeable, c'est sûr... A noter qu'il existe une autre organisation armée encore active, l'ELN, moins importante en nombre que les FARC.